Une nouvelle sonde vers Pluton

Après neuf ans de voyage, la sonde américaine New Horizons est arrivée près de Pluton et sortie hier de son hibernation pour se préparer à lancer la première exploration de la planète naine et de sa lune Charon.
« «New Horizons est en bon état de marche, croisant silencieusement dans les profondeurs de l’espace à plus de quatre milliards de kilomètres de la Terre mais c’est le moment de se réveiller et de se mettre au travail…», expliquait récemment Alice Bowman, responsable de la mission au Laboratoire de physique appliquée de l’Université Johns Hopkins.
Depuis son lancement en janvier 2006, New Horizons a hiberné 1873 jours, soit les deux tiers de son périple de neuf ans. Cette mise en veille permet de préserver les composants électroniques, les circuits électriques ainsi que les systèmes à bord. Cela permet aussi à la Nasa de réduire les coûts de fonctionnement de la mission. New Horizons débutera ses activités d’exploration le 15 janvier pour étudier Pluton à une distance de 260 millions de kilomètres. Elle passera au plus près de Pluton vers le 14 juillet 2015.

Vue d’artiste

Pluton et sa Lune, la Terre et la Lune

Le développement de New Horizons, qui mobilise un effectif d’environ 2 500 personnes, connaît de nombreuses péripéties. La principale difficulté rencontrée concerne la production du plutonium-238 nécessaire pour alimenter la sonde spatiale en énergie. Celui-ci devait, selon les plans initiaux, fournir 285 W au lancement et 225 W durant le survol de Pluton. A la suite de difficultés rencontrées par le Laboratoire national de Los Alamos chargé de sa production, l’énergie prévue durant le survol chute à 190 W. Finalement cette valeur est réévaluée à 200 W, ce qui est suffisant pour faire fonctionner les instruments conformément à ce qui était planifié.
La masse de la sonde spatiale s’accroit de 50 kg en phase de conception et plusieurs mesures doivent être prises pour revenir au poids initial : le diamètre de l’antenne grand gain est ramené de 3 à 2,1 mètres et les angles de la plateforme triangulaire sont rognés.
La taille de la mémoire de masse est accrue pour permettre de recueillir plus de données durant le survol. Les viseurs d’étoiles de faible masse développés pour la mission doivent être abandonnés à la suite de difficulté de mise au point pour des équipements existants plus lourds.
L’instrument SDC (Student Dust Counter) développé par une équipe d’étudiants dans le cadre du programme Education and Public Outreach est ajouté à la charge utile. Enfin des obturateurs sont ajoutés pour protéger la partie optique des instruments PEPSSI, SWAP et LORRI durant le lancement.
Durant la phase de développement et en partie dans la perspective de la mission, les astronomes multiplient leurs observations du système plutonien et de nombreuses découvertes sont effectuées. Les connaissances sur la structure de l’atmosphère de Pluton et sur Charon sont largement modifiées et de nouveaux satellites de Pluton sont découverts, dont notamment Nix et Hydra en 2005. Plusieurs corps célestes d’une taille proche de celle de Pluton sont découverts dans la ceinture de Kuiper4.

je vous renvoie à Rosetta, de la conception à l’acométage (ou acométissage?)
et à la mission Rosetta
et à eau et Rosetta

NASA
Le Figaro 07/12/2014
17 février 2015