L’eau et Rosetta

L’eau terrestre provient d’astéroïdes qui ont frappé notre planète il y a 3,9 milliards d’années et non de noyaux cométaires, comme le révèle les mesures faites par la sonde Rosetta en orbite autour de la comète Tchourioumov-Guérassimenko.
Les chercheurs expliquent que l’eau sous forme gazeuse provenant des magmas volcaniques peu après la formation de la Terre a été soufflée par des impacts d’objets géants.
Cette eau primitive aurait donc disparu. Ensuite la planète aurait retrouvé de l’eau grâce au bombardement d’astéroïdes.
Car dans l’H2O de l’eau, les hydrogènes, symbolisés par un H, ne sont pas tous exactement les mêmes. Ces atomes ont en effet des cousins, appelés isotopes, deux fois plus lourds, les deutérium, symbolisés par la lettre D.
Ceux-ci peuvent remplacer un hydrogène léger pour former des molécules apparentées à l’eau, comme HDO.
Dans nos mers, on pèche trois atomes lourds sur 10 000 molécules d’eau. Mais sur  » Tchouri « , c’est trois fois plus, selon les chercheurs.
» Cette mesure du ratio de deutérium par rapport à l’hydrogène – D/H – dans l’eau est l’un des résultats les plus fondamentaux de la mission, dont c’était l’un des objectifs majeurs « , rappelle Olivier Mousis, coauteur de l’article et professeur à l’université de Franche-Comté.
 » Ce résultat écarte probablement l’hypothèse que les comètes ont apporté l’eau sur Terre. Celle-ci a pu arriver à la suite d’un bombardement d’astéroïdes plutôt que par des comètes « , a expliqué Kathrin Altwegg, responsable de l’instrument à l’université de Berne, lors d’une téléconférence organisée par la revue Science.
Il est vrai que jusqu’à présent, les mesures concernant des astéroïdes, ou tout du moins des météorites récupérées sur Terre, ne montrent pas de différence dans la composition de leur contenu en eau avec celle des océans.
La Provence du 11 décembre 2014, Le Monde du 12 décembre 2014
26 décembre2014