Hayabusa 2, la Rosetta japonaise, commence l’exploration de son astéroïde

 

Samedi 29 septembre, la sonde japonaise Hayabusa 2 a largué deux mini-robots sur l’astéroïde Ryugu. Les deux engins vont explorer l’astéroïde grâce à des bonds successifs. Prochaine étape de cette mission : le retour d’échantillons sur Terre.

Quelle est la mission d’Hayabusa 2 ?

Partie en décembre 2014 du centre spatial de Tanegashima, la sonde japonaise Hayabusa 2 avait rejoint l’astéroïde Ryugu fin juin. Samedi 29 septembre, elle a déposé avec succès deux robots cylindriques à la surface de l’astéroïde. Ces derniers, baptisés Minerva, vont se déplacer pour explorer, grâce à des « bonds » permis par deux petits moteurs et la faible gravité.

Comme Rosetta, la sonde Hayabusa emporte aussi un atterrisseur lourd, d’une dizaine de kilos, baptisée Mascot. Il devrait se poser sur le corps céleste dans le courant octobre. Construit par l’agence spatiale allemande avec la participation du Cnes français, Mascot est le digne héritier de Philae. Quatre instruments à bord permettront d’analyser le sol de l’astéroïde, qui présente finalement une forme plus cubique que ronde.

 

Mais là où l’agence spatiale japonaise (JAXA) va plus loin, c’est avec le retour d’échantillons sur Terre, prévu fin 2020. C’est d’ailleurs pour cela que l’astéroïde du doux nom de 1999 JU3 a été renommé Ryugu : selon une légende japonaise, un pêcheur a rapporté une boîte remplie de trésors du château Ryugu, le palais sous-marin du dieu dragon.

 

Comment va-t-on récupérer les échantillons ?

Pour collecter les échantillons, pas question de remonter à bord Mascot. La sonde Hayabusa 2 va survoler l’astéroïde le plus près possible puis descendre une sorte de tube, qui envoie un miniprojectile vers le sol. L’impact entraîne l’éjection de particules que le tube aspire et stocke dans la sonde. Au total, l’opération ne dure que quelques secondes. La sonde s’éloigne ensuite de l’astéroïde. C’est d’ailleurs cette technique qui lui a donné son nom, « hayabusa » signifiant « faucon » en japonais.

Fait nouveau, un autre « impacteur » sera lancé avec une vitesse plus grande, 2 km/s, pour créer un mini-cratère dans l’astéroïde et permettre la collecte d’échantillons de roches situées sous la couche superficielle et donc non exposés à l’environnement spatial.

Fin décembre 2019, la sonde entamera son voyage retour vers la Terre. Les échantillons, qui devraient représenter un gramme à peine, seront placés dans une capsule lors de la collecte. Cette capsule retombera sur Terre fin 2020, à un lieu encore non précisé.

Qu’attend-on de cette mission ?

D’un diamètre légèrement inférieur à un kilomètre, Ryugu est un astéroïde de type C (pour « carboné »), qui correspond au Système solaire primitif. Les scientifiques japonais pensent que ce type d’objet les renseignera sur les débuts de notre Système solaire, avec éventuellement la présence de minéraux hydratés et de composés organiques.

« Avec cette mission, nous espérons en apprendre plus sur les origines et l’évolution de la Terre, les océans, la vie, et développer les technologies nécessaires au retour d’exploration dans l’espace », a déclaré l’agence spatiale japonaise lors d’une conférence de presse le 14 juin. (…)

La Croix du 02/10/2018