Hayabusa suite

La sonde japonaise Hayabusa 2 est arrivée à une vingtaine de kilomètres de l’astéroïde Ryugu mercredi 27 juin. Avec un atterrisseur fourni par les agences spatiales allemandes et françaises, cette mission renouvelle l’exploit de Rosetta et Philae. À une exception près : le retour d’échantillons sur Terre.

Takeshi Inoue, le conservateur en chef du planétarium municipal d'Akashi, observe la sonde spatiale Hayabusa 2 à travers un télescope dans la ville d'Akashi, dans l'ouest du Japon, le 3 décembre 2015.

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Takeshi Inoue, le conservateur en chef du planétarium municipal d’Akashi, observe la sonde spatiale Hayabusa 2 à travers un télescope dans la ville d’Akashi, dans l’ouest du Japon, le 3 décembre 2015. / Kyodo/MaxPPP

► Quelle est la mission d’Hayabusa 2 ?

Partie en décembre 2014 du centre spatial de Tanegashima, la sonde japonaise Hayabusa 2 a finalement rejoint l’astéroïde Ryugu mercredi 27 juin. Comme Rosetta, la sonde Hayabusa emporte avec elle un atterrisseur d’une dizaine de kilos, baptisée Mascot, qui doit se poser sur le corps céleste. Construit par l’agence spatiale allemande avec la participation du Cnes français, Mascot est le digne héritier de Philae. Quatre instruments à bord permettront d’analyser le sol de l’astéroïde, qui présente finalement une forme plus cubique que ronde.

Mais là où l’agence spatiale japonaise (JAXA) va plus loin, c’est avec le retour d’échantillons sur Terre, prévu fin 2020. C’est d’ailleurs pour cela que l’astéroïde du doux nom de 1999 JU3 a été renommé Ryugu : selon une légende japonaise, un pêcheur a rapporté une boîte remplie de trésors du château Ryugu, le palais sous-marin du dieu dragon.

Pour collecter les échantillons, pas question de remonter à bord Mascot. La sonde Hayabusa 2 va survoler l’astéroïde puis descendre une sorte de tube, qui envoie tout d’abord un miniprojectile vers le sol.

L’impact créé entraîne l’éjection de particules que le tube aspire et stocke dans la sonde. Au total, l’opération ne dure que quelques secondes. La sonde s’éloigne ensuite de l’astéroïde. C’est d’ailleurs cette technique qui lui a donné son nom, « hayabusa » signifiant « faucon » en japonais.

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D’un diamètre légèrement inférieur à un kilomètre, Ryugu est un astéroïde de type C (pour « carboné »), qui correspond au Système solaire primitif. Les scientifiques japonais espèrent ainsi que ce type d’objet les renseignera sur les débuts de notre Système solaire, avec éventuellement la présence de minéraux hydratés et de composés organiques.

« Avec cette mission, nous espérons en apprendre plus sur les origines et l’évolution de la Terre, les océans, la vie, et développer les technologies nécessaires au retour d’exploration dans l’espace », a déclaré l’agence spatiale japonaise lors d’une conférence de presse le 14 juin.

 

La Croix 27/06/2018

Le 30/06/2018