Sauveur LISCIANDRA, fondateur de l’AMAS, a toujours privilégié les activités de notre association sur la construction de son télescope PEGASE. C’est pour cela que la fabrication de cet instrument s’est étalée sur 17 ans. Le disque de verre brut en DURAN 50 avec lequel il a fabriqué le miroir primaire lui a été offert pour son anniversaire au mois de décembre 1982… le télescope PEGASE est devenu opérationnel dans le courant de l’année 1999.
Il faut noter que pendant toute cette pèriode, Sauveur a aidé plusieurs membres de l’AMAS à réaliser leur propre instrument et il s’est fortement investi dans la construction des télescopes de l’AMAS : HERCULE télescope de 400mm, un télescope de 240mm, PIONEER télescope de 200mm, VOYAGER télescope de 200mm. Auparavant, il avait fabriqué son propre télescope de 150mm.
Il n’était donc pas à son coup d’essai lorsqu’il a construit PEGASE.
Le résultat est un instrument efficace avec une esthètique particulièrement soignée. PEGASE est un télescope de Newton de 252mm de diamètre et ouvert à F/D=4,71. Il est démontable en trois parties (tube, fourche et socle) afin de pouvoir être transporté dans un véhicule de tourisme. Sauveur ne disposait pas de site d’observation fixe.
Son rapport d’ouverture F/D a une valeur suffisamment basse pour la photographie à longue pose des objets faibles. Par ailleurs, il fournit des superbes images planétaires notamment lorsqu’il est équipé d’une bonne lentille de Barlow. Je dois aussi évoquer le filtre de pleine ouverture en mylar aluminé qui a permis à Sauveur des observations du Soleil avec des images très fines et en toute sécurité. Tout ceci démontre que Sauveur avait atteint son but : réaliser un télescope transportable et polyvalent.
Les performances de sa robuste monture en bois sont adaptées à cette ambition. Elle est très stable et elle amortit très bien les vibrations : La mise au point avec le grossissement maximum se fait sans tremblement de l’image. Le suivi stellaire se fait sans erreur périodique décelable. On peut facilement fixer un appareil photo sur le tube carré de PEGASE pour la photographie “en parallèle”. Ajoutons que le mécanisme d’entrainement ainsi que le moteur de retouche de déclinaison sont tous deux commandés à distance par un système radio. Ainsi, pendant les froides nuits d’hiver, Sauveur pouvait retoucher l’orientation de PEGASE en laissant ses mains dans ses poches, bien au chaud.
La pratique de la photographie avec un APN ou une Webcam a toutefois démontré à Sauveur qu’il aurait du changer le type du porte oculaire. En effet, le porte oculaire à cabestan n’est pas adapté aux nouvelles techniques numériques de la photographie astronomique.
Les finitions soigneusement réalisées par Sauveur permettent à cet instrument de supporter sans difficulté les contraintes météorologiques. Sauveur a utilisé PEGASE sur la neige par des nuits très froides, avec des forts écoulements de rosée pendant des nuits très humides ainsi qu’en plein soleil durant les moments les plus chauds de l’été méditerranéen.
Sur ce dernier point, je dois préciser que les couleurs sombres de la décoration de PEGASE l’amènent à devenir très chaud quand il est soumis à un fort ensoleillement…
Contrairement aux télescopes Schmidt-Cassegrain, PEGASE ne craint pas l’humidité. Les observations ne sont jamais perturbées par des dépôts de rosée sur un des miroirs. Seul le chercheur peut être embué lors des nuits très humides.
Remarquez l’orientation de l’axe de l’oculaire qui est perpendiculaire à l’axe de déclinaison, ceci nous semble être la meilleure orientation pour un instrument de cette taille.
Ce superbe instrument est toujours trés remarqué dans les expositions ou lors des rassemblements d’astronomes amateurs. Sauveur l’a conçu en conservant pour cet instrument les techniques qui nous ont apporté le plus de satisfactions sur les télescopes que nous avions fabriqués avec lui auparavant. Il n’est donc pas étonnant qu’il ait des ressemblances avec les télescopes des autres membres de notre groupe… à part sa décoration qui est unique.
Les dimensions de PEGASE correspondent àun bon compromis entre les performances et la transportabilité. En effet, son tube n’a pas besoin d’être démonté pour le transport. Pour cela, on le dispose sur la banquette arrière du véhicule allongé entre les deux accoudoirs. Avec un diamètre supèrieur, et donc une focale plus longue, il n’aurait pas pu être transporté aussi facilement (sans parler du poids…). Le tube de Pégase équipé du chercheur pèse 25,1kg, sa fourche pèse 17,8kg et son socle a un poids de 22,7kg. La masse totale de PEGASE est donc 65,6kg.
J’aime beaucoup ce télescope et je vous propose de l’examiner en détails.